top of page

NTM, au début de leur carrière.

L'arrivée du rap en France

 

En France, durant les années 1980, la France connaît un bon nombre de perturbations. D’abord, l’économie française va mal. François Mitterrand est au pouvoir, la politique qu’il mène est largement inspirée par le Programme commun. Il s’agit qui d’un programme de réforme, lancé par le Parti socialiste, le Parti communiste français et les radicaux de gauche le 27 juin 1972. Ils attendaient un grand bouleversement dans les domaines économique, politique et militaire en France. En effet, le Gouvernement avait prévu des projets tels que la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, la généralisation de la sécurité sociale, l’aide au logement, la nationalisation de grands groupes industriels de secteurs-clés, la décentralisation des institutions la lutte contre le chômage, une « politique de paix Â», et le remaniement de l'Éducation nationale. François Mitterrand, en suivant les idées de ce programme, instaure de nombreuses réformes. Il s’agit de l'abolition de la peine de mort, la cinquième semaine de congés payés, l'abaissement de la durée légale du travail à 39 heures par semaine, la libéralisation de la radio et de la télévision ou encore la suppression de la sélection à l'entrée des universités. Le gouvernement voulant juguler l’inflation, bloque les prix et les revenus en juin 1982. Malheureusement, le déficit budgétaire se creuse, et le franc est dévalué trois fois en 1981, 1982 et 1983. Face à cet échec, les hommes au pouvoir décident alors d’instaurer le «Tournant de la rigueur Â» qui désigne le changement radical de politique économique en mars 1983. La politique économique de relance menée par la France provoque une importante fuite de capitaux et une perte de confiance.

 

Contexte social

 

Au début des années 1980, environ 10% de la population française est touchée directement par le chômage. Les chômeurs de longue durée connaissent alors une pauvreté nouvelle. Les inégalités se creusent alors un peu plus. En outre, durant ce temps de crise, certains secteurs d’activité ont connus un développement rapide comme l’immobilier ou l’informatique avec le fameux Walkman, marque de baladeur déposé par Sony et commercialisé en 1979.

A ce moment, les français écoutent principalement du rock, avec les groupes Téléphone ou Indochine par exemple, du disco avec le groupe Boney M. ou des tubes comme « Born to be alive Â» de Patrick Hernandez et des musiques électroniques qui se sont alors développées.

 

Apparition du rap en France

 

C’est en en 1980, que tout commence, alors que des amateurs français de musiques découvrent le premier tube de rap américain, « rappers’s delight » de Sugar Hill Gang.
C’est alors que les rappeurs français se lancent dans la musique et peuvent compter sur deux médias principaux.

A partir de 1984, les radios libres jouent un rôle majeur dans la diffusion du rap en France. En effet, les radios libres sont des radios indépendantes nés illégalement dans l’optique de revendiquer la liberté d’expression. Elles n’ont donc pas pour but de gagner de l’argent, donc passent à l’antenne des styles de musiques qui ne sont pas connus, que les français n’ont pas l’habitude d’écouté. Le rap est donc diffusé en France, car il est diffusé aux Etats-Unis, et plaît à une certaine quantité d’américains.

C’est alors que la télévision s’y mêle et instaure l’émission de break H.I.P. H.O.P. présentée par Sidney sur TF1. C’est le tremplin de la culture Hip-Hop,  un mouvement culturel, musical et artistique né au début des années 1970, qui comprend le DJing, le fait de mixer des musiques électroniquement, le break dancing, une danse acrobatique, le graffiti, qui est le fait d’écrire ou de dessiner sur des objets situés sur l'espace public, le beatboxing, qui consiste à reproduire les percussions et les sons en général, des instruments de musique et le rap.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Diffusion du rap

 

Skyrock est une radio libre dont l'objectif revendiqué par l'émission est d'aborder tous les thèmes de société sous la forme d'un dialogue libre avec les auditeurs. Entre chaque prise de parole d’auditeurs, la radio passe des musiques. Bien que mis en place en 1985, cette radio, qui passait essentiellement du rock’n roll, se met à passer du rap et du R&B.

Cela montre bien l’ampleur de ce mouvement. Malgré ça, les jeunes français sont plus attirés par les danses de ce mouvement, comme le smurf, que le rap. 

En effet, les premiers rappeurs français, qui sembleraient être entre autres « Nec Plus Ultra Â» et « Lionel D Â», et les premiers disques de rap souvent autoproduit ont du mal à se vendre. Et ce malgré les musiques grand public, qui tendaient vers le rap, et qui deviendront des tubes, comme « chacun fait ce qu’il lui plait Â» de Chagrin d’amour sorti en 1981.

 

 

MC Solaar. Considéré avec IAM et NTM comme l'un des précurseurs du Rap Français.

Chacun fait ce qui lui plaît - Chagrin d'amour
00:0000:00

Si bien que vers 1985, le rap est considéré comme une mode passagère, et qui serait en train de s’éteindre.

Les rappeurs sortent alors des musiques, avec des clips musicaux où l’on voit des gens danser le smurf, danse typique du mouvement hip-hop, et où l’on voit un code vestimentaire qui commence à se définir. La meilleure illustration est le titre « Mais vous êtes fous Â»du groupe belge Benny B qui ouvre vraiment la France sur le rap. Bien que le contenu ne soit pas vraiment contestataire  et ne défende pas vraiment les valeurs du rap, les codes, aussi bien vestimentaires que culturels avec la danse, commence à s’établir.

Radio Nova, est la radio pirate par excellence qui passe des styles de musiques nouveaux et expérimentaux dans son émission entièrement consacré au rap, Deenastyle, présenté par Dee Nasty. Alors qu’elle existe depuis 1980, elle décide de ne pas lâcher l’affaire, et présente en 1987 des freestyles, qui sont des improvisations musicales et verbales en directes, de ceux qui deviendront les premiers rappeurs les plus connus, comme Assassin, NTM ou Mc Solaar.

C’est alors une renaissance pour le rap, qui attendra les années 1990 pour être médiatisés puis appréciés.

La danse et le graffiti se font plus discrets dans le hip-hop alors que le rap lui, prend une place plus importante.

Les rappeurs parlent alors dans leurs chansons de leur vie quotidienne, de leurs épreuves difficiles, et dénoncent les acteurs et les faits qui ne défendent pas les mêmes valeurs qu’eux. Par exemple, certains rappeurs où groupes de rap dénoncent l’Etat ou la police, avec laquelle ils sont généralement en confrontations, de par leurs milieux sociaux, ou leurs idéaux, qui sont opposés.

Au début, comme le rap venaient des ghettos défavorisés des Etats-Unis, en France aussi, certains rappeurs étaient issues de quartiers pauvres. Ils parlaient de leurs vécus difficiles, de la pauvreté, du chômage, de l’exclusion, voir du racisme.

Déjà, en France, en 1995 on peut distinguer le rap positif et funky qui prend une grande place dans ce style musical avec des groupes comme IAM ou Alliance Ethnik, des rappeurs comme MC Solaar ou Doc Gynéco et le rap qui témoigne d’une dure réalité avec des textes crus avec des groupes comme NTM, Assassin ou le Ministère A.M.E.R.

Les années 1990 représentent l’âge d’or du rap français. Le rap contestataire fait prendre conscience aux français de la vie des banlieues, et cet élan de dénonciation aura pour conséquence de faire naître des polémiques, notamment entre les rappeurs et les politiques.

Paris et Marseille seront alors les 2 plus grands pôles du rap français, grâce aux groupes très connues qui émergeront dans les 2 villes.  Malgré ça, le monde du rap n’est pas bipolarisé et des groupes comme KDD, originaire de Toulouse, parviennent à sortir des tubes et à se faire connaître, ici grâce au titre « Une princesse est morte Â», en dénonçant la souffrance des femmes à travers un hommage rendue à Betty Shabazz, la femme de Malcom X.

Puis la fin des années 1990 représentera la naissance des solos. Les membres des plus grands groupes comme IAM ou le Ministère A.M.E.R se servent de leur notoriété pour lancer leurs albums individuels, qui auront plus ou moins de succès. Les anciens rappeurs, présent dans ce style de musique depuis 1980, vont également « se ranger Â». Il s’agit en effet de s’éloigner du rap militant, provocant, et de se rapprocher d’un rap posé, sage, à la limite amusant. Pour se faire, les instruments utilisés rappellent fortement le funk et la soul comme dans le titre « Mon papa à moi est un gangster Â» de Stomy Bugsy, ancien membre du Ministère A.M.E.R.

Enfin, l’année 2000 marquera la fin de l’âge d’or du rap. En effet, d’une certaine manière, la première génération de rappeurs s’éteint, et plus jamais un tel rap ne sera remis au goût du jour.

Heureusement, ces anciens rappeurs lanceront d’autres amis ou connaissances à eux dans le milieu grâce à leur notoriété, et d’autres rappeurs arriveront à se faire un parcours seul. Bien qu’avec le temps et le changement de rappeurs et de mentalités, le rap est aussi été adapté, le rap est dorénavant un style de musique incontestable, et au moins autant que les autres, médiatisé.

 

 

bottom of page